Le Grand Prix de Hongrie 2025 devait démontrer la précision et la rapidité de Ferrari, Charles Leclerc sélançant en pole position et contrôlant les premiers instants de la course. Pendant 40 tours, la Scuderia semblait avoir tout sous contrôle. Leclerc réalisait un pilotage quasi parfait, gérant parfaitement ses pneus et tenant à distance les McLaren qui le poursuivaient. Lambiance dans le garage Ferrari était tendue mais confiante, la victoire semblant à portée de main. Cependant, au 41e tour, tout a basculé et la course sest déroulée dune manière qui a laissé les fans, les commentateurs et même les équipes rivales perplexes.
Le tournant est survenu après un appel soudain et inattendu du muret des stands Ferrari. Leclerc a reçu lordre de passer à un mode moteur plus conservateur et de modifier sa trajectoire afin de réduire lusure des planches un problème signalé en interne, mais jamais clairement communiqué au pilote en début de course. Si de telles instructions ne sont pas inhabituelles en Formule 1, le timing et la brutalité de la décision ont pris Leclerc et les spectateurs au dépourvu. Il en a résulté une baisse de rythme immédiate, ce qui a permis à Lando Norris et Oscar Piastri de réduire lécart en quelques tours.
La confusion sest encore accrue lorsque Ferrari a demandé simultanément à Leclerc daugmenter la pression de ses pneus lors du prochain arrêt au stand. Cet ajustement, destiné à protéger le soubassement de la voiture des rebonds excessifs et à satisfaire aux contrôles de légalité daprès-course, a eu une conséquence inattendue : une adhérence réduite et une dégradation accrue des pneus. Avec la température de la piste qui montait en flèche à Budapest, les pressions plus élevées ont rapidement fait déraper la Ferrari dans les virages, provoquant une surchauffe des pneus et contraignant Leclerc à adopter un style de conduite défensif qui a réduit sa vitesse restante.
Le problème était aggravé par une panne de communication entre le muret des stands et le cockpit. Les ingénieurs se concentraient sur la surveillance des données et le respect du règlement FIA, mais leurs messages adressés à Leclerc manquaient de clarté. À plusieurs reprises, les échanges radio de léquipe ont révélé que Leclerc cherchait confirmation de sa stratégie et de la gestion des pneus, mais ne recevait que des réponses vagues ou tardives. Lorsque Norris a pris le dessus au 48e tour, il était évident que la course lui échappait. Au drapeau à damier, Leclerc comptait 42 secondes de retard sur le pilote McLaren, un écart stupéfiant compte tenu de sa domination antérieure.
Lanalyse daprès-course a révélé que le problème dusure des planches sétait développé dès le deuxième relais. Le réglage agressif de Ferrari, conçu pour maximiser les performances aérodynamiques, avait laissé la voiture plus basse, augmentant le risque dinfraction à la réglementation FIA sur lépaisseur des planches. La décision de léquipe, à mi-course, dadapter sa stratégie était, en substance, une mesure réactive visant à éviter une disqualification potentielle. Bien que techniquement justifiés, lexécution et le timing de ces changements ont été largement critiqués.
Danciens pilotes et experts nont pas tardé à réagir. « Cest un cas classique de Ferrari qui complexifie à outrance une position gagnante », a remarqué un ancien champion de Formule 1. « On peut gérer les risques techniques sans sacrifier complètement le rythme de course, mais cela nécessite une planification et une communication claires, deux éléments qui manquaient aujourdhui. »
Leclerc, pour sa part, est resté diplomate lors des interviews daprès-course, mais na pas pu cacher sa déception. « Nous avions une voiture très performante aujourdhui, et la première moitié de la course sest déroulée exactement comme nous le souhaitions. Ensuite, les choses ont changé très vite. Je suis convaincu que léquipe a pris la décision quelle pensait être la bonne, mais cest difficile à accepter quand on a le sentiment davoir perdu une course quon aurait pu gagner », a-t-il déclaré.
Pour Ferrari, le Grand Prix de Hongrie rappellera douloureusement à quel point une course prometteuse peut vite se transformer en désastre stratégique. Avec une lutte de plus en plus serrée pour le championnat, de tels faux pas pourraient savérer coûteux. À mesure que le calendrier de la F1 avance, la Scuderia sera soumise à une pression immense, non seulement pour optimiser les performances de sa voiture, mais aussi pour restaurer la confiance de ses pilotes et de ses fans après lun des retournements de situation les plus déroutants de la saison.
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